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Claude Sarrau

de Boinet

homme célèbre

au XVII° siècle

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Chateau de Boinet au Nord de Monflanquin

 

 
Dans "Lettres inédites de quelques hommes célèbres de l'Agenais" Monsieur TAMIZEY de LAROQUE publie six lettres inédites de Claude SARRAU, originaire de BOINET près de Monflanquin et dont la réputation au XVII° dépassait les frontières du Royaume de France.. . (Andrieu II p.208)
 
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Claude SARRAU appartient à une famille Monflanquinoise dont l'ascension est caractéristique du XVII* : fortune permettant l'achat de terres nobiliaires et l'achat de charges, d'offices ouvrant les portes de la Noblesse de Robe, avant que d'accéder à des mariages avec des héritières nobles.
 
En 1606, la famille SARRAU propriétaire depuis deux ans de la Seigneurie de Roquefère prête hommage à HENRY IV (AA 3482 CC 9)avant que de rétrocéder cette Seigneurie à Dame de LANE.(RA Lagrange 1964 p.I89)
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Premier du prénom au cours du XVII°, Jean SARRAU, sieur de BOINET, ou plutôt BOYNET comme on l'écrit à l'époque, et de BESSIS, premier consul de Monflanquin en 1610, anobli en 1614 pour service rendu à l'état (Hoog y.(IX p.I43)se rend acquéreur en Mars 1624 de la terre noble de GIBEL, près de Marsal, appartenant à Pierre de MADAILLAN (Campagne p.2I8). Il est dès lors Sieur de BOYNET de GIBEL et de BESSIS, à défaut de n'avoir pu le rester de Roquefère. L'ascension programmée vers la noblesse se concrétise donc.
 
Ascension à laquelle contribue son fils Jean SARRAU, deuxième du prénom au XVII°, sieur de BRIE, secrétaire du duc de BIRON et, dès 1604, conseiller secrétaire du Roi. L'année même où il achète la terre noble de ROQUEFERE conjointement avec "Jean l'aisné son père". (APF Loloum,cf Annexe). Une charge qui donne accès à la Noblesse de Robe...L'acquisition de terres nobles est, en effet,la voie tracée à la bourgeoisie riche et ambitieuse, à l'époque.
 
Jean SARRAU, troisième du prénom, sieur de BRIE et de BOYNET, en faveur de qui son père se démet en 1626 de sa charge de conseiller secrétaire du Roi, conforte cette progression dans l'échelle sociale par ses mariages au sein de la petite noblesse: sa première épouse est la fille de BEAULIEU, puis une fois veuf sa seconde épouse est la fille du Trésorier Général de la cavalerie légère. Dans le cadre de cette stratégie du mariage, sa propre fille Anne s'alliera au Marquis d'HEUDREVILLE, Baron de BOUTEVILLE.

Claude SARRAU de BOINET est le frère de ce Jean avec qui il forme la troisième génération des SARRAU du XVII', et qui nous amène au milieu de ce siècle.

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L'anoblissement de la famille SARRAU n'est pas sans poser de réels problèmes financiers à la jurade de Monflanquin, trait caractéristique du XVII% indissociable de la promotion sociale de la bourgeoisie. (AA Série E Supplt 3464 BBI)

Le 15 Janvier 1634, la jurade, effectuant la passation des pouvoirs des anciens consuls aux nouveaux, établit la liste des procès soutenus par la communauté. En tête de liste ..." devant la cour des aides contre Isaac VERNET fermier de la Seigneurie de BOYNET ."

Le 10 Août 1634, comme "tous les nobles qui prétendent être exemptés de tailles "... les SARRAU " devront fournir une copie du dénombrement des biens nobles pour lesquels ils ont fait hommage au Roi".

Le 30 Avril 1637, la jurade rappelle que, conformément à la décision de 1634, "Jean CONTENSOU, comme un des tuteurs de son petit-fils noble Jean SARRAU, sieur de GIBEL, devra fournir un dénombrement des biens qu'il prétend nobles".

Le 26 Mai 1640, les consuls, durcissant leur position, font "saisir et vendre des biens appartenant à MM de SARRAU de BOYNET qui refusaient de payer la taille pour leurs biens ruraux"...

Le 5 Juin 1640, la jurade soulève un autre aspect financier en vérifiant les rôles des tailles. "Il y a de nombreux biens vacants ( les traces de la terrible année 1631 ne sont pas effacées ) qui ne paient pas d'impôts. Difficultés avec les nobles de la juridiction qui prétendent à des exemptions d'impôts:de SARRAU, de LABASTIDE, de PALLOQUE ...", le Ier Juillet la jurade " décide de soumettre une requête à la cour de l'élection pour que les seigneurs de biens vacants soient condamnés à pourvoir ces biens de tenanciers aptes à les cultiver et à en payer les tailles, à moins qu'ils ne préfèrent payer euxmêmes ou remettre leurs fiefs au Roi "...

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SARRAU Claude, l'homme célèbre de la famille, est donc le frère de Jean troisième du prénom, sieur de BRIE.

Claude, né à BOYNET en 1603 est lui-même pourvu d'une charge de Conseiller au Parlement de Normandie dans laquelle il exerce de 1627 à 1636. Appelé comme
Conseiller du Roi à Paris, il est de retour à Rouen en 1640 au sein de la commission qui remplace provisoirement le Parlement de Normandie par RICHELIEU.
 
Revenu bientôt à Paris dans ses fonctions il y meurt quelques années plus tard, le 30 Mai 1651, après avoir cruellement souffert de la goutte et de la pierre comme le révèle sa correspondance. (BN 8°Z 9519 p.68)

Magistrat intègre, loyaliste à l'égard de la monarchie, marié comme son frère Jean dans le milieu noble, avec Françoise du CANDAL dont il est veuf puis Catherine de LAUNAY, Claude SARRAU se fait une réputation dans les cercles littéraires en tant que profond érudit. Et pourtant des SAUMAISE, BOCHART, GROTIUS ses amis, il n'ambitionne jamais la gloire littéraire; son unique publication de son vivant est celle des lettres à GROTIUS et, après sa mort, sa correspondance avec la reine Christine de SU SUÈDE.

En effet Claude entretient une correspondance suivie avec les savants les plus distingués de France et des Pays-Bas. Sa réputation est si bien établie qu'on le consulte de toutes parts et qu'il devient le correspondant attitré de la reine Christine à Paris. (Michaud T."5" p.28).

Symbole de cette notoriété passée, la Bibliothèque Nationale à Paris conserve une série de lettres latines de Claude SARRAU au fond latin. (BN 10.350 F° 143,SC), et une autre concernant André RIVET au fonds français (BN FF 2389.2390). Se trouvent également " les lettres inédites de quelques hommes célèbres de l'Agenais °adressées en 1638,1644,1648 à Monsieur de SAUMAISE conseiller du Roy demeurant à Leyde et publiées par Monsieur THAMIZEY de LAROQUE .(BN. 8° Z 9519 (8).)
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Il est intéressant de noter que, malgré les différents à propos des impôts entre les SARRAU et la jurade de Monflanquin, celle-ci le 23 Mai 1638 n'hésite pas à demander " à Monsieur de SARRAU, conseiller à la Chambre de l'Edit, de s'entremettre " dans l'affaire qui oppose la jurade au capitaine de la Compagnie de Condé.

Il faut y voir en premier lieu la reconnaissance par les habitants de Monflanquin de l'importance prise par la famille SARRAU vers le milieu du XVII° et en second lieu l'expression d'une communauté protestante toujours forte à Monflanquin, à cet instant du XVII° où les protestants sont encore en mesure de se faire entendre dans le royaume.

I1 faut noter cependant que quelques semaines plus tard, le 3 Juillet 1638, c'est le curé Monsieur de LARUE qui accompagne le consul LAURENS pour "présenter la misère du peuple à Monsieur de MONTAULT"... Symptôme d'un équilibre de plus en plus affirmé entre protestants et catholiques à Monflanquin ou diplomatie et prudence de la jurade en fonction des interlocuteurs... Certainement les deux à la fois.

Car le problème religieux reste sous-jacent. Et s'il n'a en rien empêché, au cours de la première partie du XVII° siècle, trois générations de SARRAU de connaître, dans le plus pur loyalisme à l'égard de la monarchie, une phase ascensionnelle marquée par la réussite et 1e rayonnement de Claude SARRAU, ce problème religieux va amener la quatrième génération au contraire à traverser une phase défensive en raison de son attachement à la religion réformée.

Fait du hasard, le mois de Mai 1638, celui même où un SARRAU de la troisième génération est mandaté par la jurade de Monflanquin comme en une sorte de signe de la phase ascensionnelle de cette famille,est en même temps le mois où l'on baptise un SARRAU de la quatrième génération promis à la phase défensive. Il s'agit de Jean, quatrième donc du prénom dans la lignée des Jean. Etabli à La Rochelle il choisira, à la Révocation, de sortir de France avec son fils Abraham; ses biens confisqués seront consacrés en 1689 à l'édification de l'église catholique de La Rochelle.

De cette même quatrième génération son cousin Isaac SARRAU, le fils de Claude - dont il fait d'ailleurs publier "Epistolae ad Christinam Suediae Regina" - devient ministre de la chambre de l'Edit de Guyenne et à ce titre il lui est interdit, par lettre de cachet en 1665 puis en 1671, de se présenter à la cour.
 
Ministre de la Communauté de Bordeaux il participe au synode provincial de Ste Foy en 1681; la confiance que lui porte ses correligionnaires lui vaut d'être président de ce synode. Mais, à la Révocation, il abjure et reste en France; abjuration de façade , semble-t-il, puisqu'il fait sortir du royaume sa seconde femme et ses enfants alors qu'il garde auprès de lui Charles son fils d'un premier lit; lequel Charles, Sieur de BOINET, sera en même temps que lui maintenu noble en 1697 (Hale Morenas p.I70), ce qui ne l'empêchera nullement d'être enterré selon les principes de l'église Réformée.

Au XVIII° siècle, le nom de SARRAU reste apprécié tant dans le monde des érudits - puisque Isaac et Jean, deux des fils d'Isaac, seront les fondateurs de l'Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Bordeaux (Andrieu T II p.269) - que sur le plan social puisque le Comte de SARRAU Jean Baptiste sera membre de la noblesse de la sénéchaussée d'Agen à l'assemblée de Mars i?89. (AA XIV.80 p.427)


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SARRAU de BOINET, un nom connu au delà des frontières au XVII et aujourd'hui totalement tombé dans l'oubli si ce n'est pour quelques Monflanquinois soucieux de toponymie locale et qui connaissent à ce titre le puits SARRAU, même s'il reste à établir la relation existant entre SARRAU de BOINET et ce puits. huant à ceux qui longeant le Laussou au nord de Monflanquin passent devant le château de BOINET ou le moulin de BESSIS combien imaginent la célébrité passée d'un des propriétaires de ces lieux.


ODO Georges    - Août 1987 -

BIBLIOGRAPHIE:

APF    :    "Archives Personnelles famille"suivi du nom.
AA    :    "Archives d'Agen", avec mention du numéro répertorié.
BN    :    "Bibliothèque Nationale",avec mention du numéro répertorié.
RA    :    "Revue de l'Agenais", avec mention de l'auteur,année et page.
Haag    :    "La France protestante" Genève 1966 avec mention du tome et de la page

Andrieu :    "Histoire de l'Agenais" I893, avec mention du tome et de la page.
Campagne:    "La Maison de Madaillan"I900,avec mention de la page.
Michaud :    "Biographie Universelle" avec mention du tome et de la page.
H.Houglo de Morenas: "Grand armorial de France" Paris 1934 avec mention de
    la page.