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La Révocation

de

l'Edit de Nantes

1685

 

I : Les années qui précèdent.
     I.- LES TENSIONS  (avant 1675)
1/ dans le royaume   2/ à Monflanquin
     II- LES  CONTRAINTES   (après 1675)
          1/ dans le royaume   2/ A Monflanquin   a- Les années 1680 - 1681  
                                                                                              b- L'année 1682  
                                                                                              c- L'année 1683
                                                                                d- L'année 1684  
 
2: 1685 et les années de rupture
     I.- LES ABJURATIONS A MONFLANQUIN:
             1/ Les abjurations en masse  
             2/ Le cas exemplaire de VERNEJOUL:       a- L'année 1685: résistance.  
                                                                                              b- L'année 1686: abjuration forcée
    II.- LES GALÈRES, L'EXIL:              
          1/ Les galères:
          2/ L'exil                                         
 
3: permanence du Protestantisme malgré la Révocation.
     I.- LES DERNIERES ANNÉES DU XVIIe SIÈCLE :
1/ L'oppression :    a- Le quotidien à Monflanquin:  
                                       b- Les ordonnances et arrêts du Roi:
             2/ La résistance du Protestantisme:   a- Culte familial: 
                                                                                        b- Pasteurs clandestins
    II.- LE PROTESTANTISME AU XVIII° MALGRÉ LA RÉVOCATION:
             1/ Les débuts du XVIII° :      a- L'obstination des Protestants   
                                                                         b- Les contraintes contournées:
                                                                          c- Le renouveau: les Eglises du Désert:  
             2/ La deuxième partie du XVIII, après 1763 :   a- La vie protestante: dans les années 60/70:
                                                                                                b- Restructuration de l'Agenais:
                                                                                                              c- Le problème de l'état-civil:
 
Bibliographie
Sites internet à consulter

 

I : Les années qui précèdent.

I.- LES TENSIONS ( avant 1675 )

1/ dans le royaume:

Les protestants, au moment des révoltes de la Fronde se sont montrés partout fidèles, mais ils restent souvent en lutte ouverte avec les catholiques sur le plan économique; écartés en fait peu à peu des offices, ils se sont tournés vers la Banque et les Manufactures. Pour beaucoup de catholiques, la persécution de l'hérésie est un moyen plus ou moins conscient de supprimer des rivaux.. .

Aussi les Assemblées du Clergé ne cessent de demander au Roi l'extinction de l'hérésie. L'Assemblée de 1665, se conformant à cette Tradition, présente une série d'articles que Louis XIV n'aura plus qu'à convertir quelques années plus tard en édits. Le Roi résiste, finit par céder, puis revient sur plusieurs de ses décisions.

Période donc, de mépris et de provocations mutuels des deux religions, dans un équilibre fait de tensions.

2/ A Monflanquin

Les querelles, que ce soit pour le temple ou à propos des gages, permettent d'appréhender cette situation tendue, sur le plan local.

Les protestants ayant récupéré une partie de l'Église pour en faire leur Temple le curé souligne les inconvénients de ce voisinage
( RA 1913 p 236 ) : "Le Temple est bâti du côté du Levant sur les fondements de la muraille ancienne de l'Église Tellement qu'à cause du voisinage dudit Temple on est ordinairement interrompu dans l'Église en faisant le service, tant par les chants que son de cloche". Dès 1630, François de Verthamont, intendant de Guyenne avait décidé que "ceux de la Religion P.R.. quitteront et délaisseront dans les six mois au curé et aux catholiques le Temple... I1 sera pourvu aux dit de la Religion Pull. d'un lieu commode pour bâtir le Temple et d'une place pour leur servir de cimetière en l'étendue de ladite ville ..."

Mais, au grand dépit des catholiques, il faut attendre 1668 pour que cette ordonnance connaisse un commencement d'exécution, à la suite d'une rencontre organisée à Montaud le Vieux entre représentants catholiques et protestants sous l'arbitrage de MM. BELSUNCE et LAMOTHE. Si la pression s'accentue les protestants peuvent encore discuter et faire valoir leur point de vue...

1668, c'est aussi l'année où cet autre problème endémique des gages rétribués par la Jurade nécessite l'intervention de l'intendant PELLOT, qui essaie de donner satisfaction aux deux parties. A la requête des syndics du diocèse d'Agen# selon laquelle deux religieux du Couvent des Augustins de Monflanquin exercent la fonction de Régent et que ces religieux prêchent, en raison de quoi ils touchent chaque année la somme de 40 livres, l'intendant donne satisfaction à Monsieur de BECAYS et à ceux de la Religion P.R. qui obtiennent que cette somme leur soit restituée pour l'année précédente et maintenue à l'avenir... Par contre le 27 Février de la même année ordonnance de l'intendant rendue à la requête du syndic du clergé d'Agen: le greffier de la communauté de Monflanquin étant dénoncé comme étant de la Religion P.R., les protestants en outre ayant fait attribuer au médecin de la ville des gages ordinairement donnés au prédicateur, il est décidé de destituer le greffier qui sera remplacé par un catholique et que sur les cent livres de gages attribués au médecin la moitié sera donnée au prédicateur du carême
(AA 3467 BB 4 )

En juin 1673 le Temple revient sur le devant de la scène, car "par arrêt du Conseil Exécutoire ... le délaissement du Temple a été ordonné en faveur des catholiques...". "Le susdit second jour de juin a été procédé au picquettement pour édifier un nouveau Temple à la place sur la brèche appelée du Picamil et sur la rue des Vignes... et ce même jour, après avoir emporté de l'ancien Temple tant la chaire que bancs et cloches... un des pasteurs a fait la prière de ladite place sur le psaume 122°, à la grande consolation de tout le public".
( R A 1913 p 238 ).
                                                                                                                                           Haut de page
X     X

X
II- LES CONTRAINTES ( après 1675 )

1/  Dans le royaume

Dès 1675, pendant la guerre de Hollande, au moment où l'Assemblée Générale du Clergé renouvelle ses demandes de poursuites, le gouvernement essaie de procéder à la conversion méthodique des huguenots

En 1676, est établie "la caisse des conversions" sous la direction de PELISSON, lui-même huguenot converti. C'est aux frais de l'Église et du Roi que se font ces sortes d'opérations. Le tarif en est minime : 6 livres en moyenne; à ce prix beaucoup de miséreux apostasient
( H.S. p 226 ) .

En 1682, l'Assemblée du Clergé adresse aux protestants un Avertissement Pastoral et des menaces. De son côté, Louis XIV écrit aux évéques qu'il a ordonné aux intendants des généralités de s'entendre avec eux pour prendre toutes les mesures capables de "contribuer au succès de ses projets". Les huguenots sont officiellement avisés dans leurs Temples: on va les convertir non plus en puisant à la Caisse de PELISSON, mais par la force
( H.S, p 227 ).
                                                                                                                                    Haut de page
2/ A Monflanquin

Cette évolution est aisée à suivre, au fil des pages du Livre de Raison de Pierre de VERNEJOUL
(AA PL 394 )

a) Les années 1680 - 1681:

.    1680, "Le 12 décembre jour de jeudi ... a été enregistré deux déclarations contre nous: une qui défend le mariage entre catholiques et ceux de notre religion et l'autre qui permet au juge des lieux, assisté de deux habitants, d'aller voir le malade de cette religion et savoir de quelle religion il veut mourir"
( p 414 )

.    1681, "Le lundi 14 juillet à l'audience de la grande chambre... a été enregistrée une déclaration de Sa Majesté qui veut que les marguilliers aux lieux où il n'y a ni juge ni autre off icier, aillent visiter les malades de notre religion pour savoir dans quelle religion ils veulent vivre et mourir"
(p 415)

        "Lundi 21 juillet en l'audience de ta grande chambre a été publiée la déclaration du Roy portant que les enfants de ceux de notre religion pourront abjurer leur religion â l'âge de 7 ans même aux pères desquels ceux qu'ils auront au pays étranger à peine de privation du revenu de leurs biens pour la première année et de la moitié pour les autres, jusqu'à ce qu'ils soient de retour"
( p 416 )

        En décembre, les Registres de la Jurade
(f3.1\3466 BB 3 ) mentionnent de leur côté : "l'arrêt du Conseil d'État, du 24 novembre, excluant pour toujours du Consulat et du Conseil Politique de Monflanquin les P.R. attendu qu'ils sont la cause de la mauvaise administration de cette ville".

        "Ce jeudi 18 décembre... prise de corps de mon fils ( Daniel de VERNEJOUL ), le ministre de Bergerac, lui ayant supposé qu'il avait reçu une abjuration et béni un mariage entre des fiancés de contraire religion depuis les défenses de Sa Majesté et j'ai immédiatement dépêché pour avertir à Bergerac afin qu'il ne fut pas surpris, pour pourvoir aux moyens de faire voir son innocence"
( p 416 )
                                                                                                                                    Haut de page
b/ L'année 1682:

Daniel de VERNEJOUL, en fait, est pris dans le filet qui se ressert sur les protestants et à ce titre, tout comme son père# devient exemplaire de ce qui se passe dans le Royaume.

Dès 1668, le clergé de Bergerac affirme " le Temple bâti dans la ville trop magnifique ". Le 18 septembre 1679 le clergé obtient du Conseil d'État un arrêt qui ordonne la démolition du Temple du quartier de la Madeleine et dès lors cherche à obtenir que le seul Temple restant dans la ville soit également démoli et la Religion Réformée interdite. Pour cela il sait faire naître des prétextes pour arriver à ses fins
( AA 1 PL 393 p 19 ) .

"Ce matin samedi, dernier du mois de janvier 1682, en la chambre j'ai obtenu arrêt sur mon fils... Le jour même il est sorti de prison "
( p 418 ).

"Jour de mercredi le 9 septembre, intervient ce malheureux et inique arrêt ( du Parlement de Toulouse saisi par celui de Bordeaux ) que les juges rendirent par lequel il fut interdit pour sa vie de pouvoir faire aucune fonction de son ministère dans le royaume et l'exercice interdit pour toujours à Bergerac, que le Temple serait démoli et une croix plantée au milieu de la place. Est à noter que le jour même de l'arrêt qui fait quitter la robe à mon fils ce même jour me la fait quitter à moi pour ma charge de Procuteur au Parlement car l'arrêt du Conseil enregistré au Parlement de Guyenne faisait finir le terme pour le vendre"
( p 419 )

"Octobre/novembres j'ai eu la nouvelle que tous mes collègues de Religion ont vendu leurs charges et ceux de Toulouse ont aussi vendu, personne n'ayant préféré ni le bien ni les honneurs du monde à la Religion"
( p 420 )
                                                                                                                             Haut de page
c) L'année 1683:

La relation par Pierre de VERNEJOUL des avanies subies par les familles protestantes de Monflanquin trouve une confirmation dans les écrits de CASTILLON, responsable de l'Église Réformée de Monflanquin. A eux deux ils brossent un tableau qui se suffit à lui-môme pour comprendre la période.

"20 mai, mon fils (Daniel) le ministre voulant partir pour la Hollande demain matin avec sa femme, mon fils cinquième et une servante, je lui donné 500 livres" - "21 mai mes deux enfants avec la femme de lainé et une servante sont partis pour Laroque pour aller à Tonneins s'embarquer pour Bordeaux et de là en Hollande par la permission du Roy"
(p 421)

"Ce 3 novembre j'ai fait des rouleaux d'or... que j'ai mis dans un sac dans mon cabinet de Laroque, destiné à m'en servir en cas que je fusse obligé avec ma famille à quitter le royaume pour la Religion et abandonner le reste de mon bien"
( p 422 ) .

"Le 18 novembre", note par ailleurs CASTILLON, le responsable de l'Église Réformée de Monflanquin, "Messieurs du Consistoire de ceux de notre religion m'ont fait signer deux lettres avec eux, l'une à Monsieur le Chancelier et l'autre à Monsieur le Marquis de .... notre député général, toutes deux sur le sujet du piteux état où nous sommes réduits, le tout tendant principalement pour la remise de notre exercice de Religion que je prie la Toute Puissance du Bon Dieu de vouloir nous rendre"
( RA 1913 p 240 ).

"Dimanche 5 décembre", reprend Pierre de VERNEJOUL, "suis allé à Montaut au prêche et la fille de laquelle ma femme accoucha le 3 décembre a été baptisée par Monsieur VÉDRINES, ministre"
( p 422 )

"Le 6 décembre", indique à son tour CASTILLON "je signe un acte de notre Consistoire en qualité d'Ancien par lequel attendu la nécessité que nous avons d'argent pour nous défendre notre Temple et exercice"
( RA 1913 p 241 )

"7 décembre", précise P. de VERNEJOUL "je suis parti de Laroque avec Monsieur VÉDRINES ministre pour aller à Tonneins/Dessus au synode comme député de l'Église et j'y suis demeuré jusqu'au lundi 27 dudit mois que je suis revenu à Monflanquin... Le lendemain 28 dudit mois le Temple a été ouvert et le sieur RIVASSON a presché, et y eut une si belle Assemblée que jamais l'Église n'a paru si nombreuse"
( p 422 )

"Le mardi 28 décembre" confirme CASTILLON "sur ce que depuis 8 mois ou davantage notre Temple avait été fermé... Le Bon Dieu nous a fait cette gràce de voir ouvrir le dit Temple de l'autorité du synode tenu à Tonneins/Dessus par permission du Roi; et Monsieur de RIVASSON, ministre du St Evan Çile qui nous a été envoyé par Messieurs du Synode y a dignement prêché sur la première épître de St Paul aux Galates, verset 3 ...". Pendant ces 8 mois de fermeture "nous avions souffert en allant aux Eglises circonvoisines fort éloignées. Tous ceux de ma famille avec moi nous étions rangés à l'Église de GAVAUDUN".
( R A 1913 p 241 ).   
                                                                                                                                                                             Haut de page
d) L'année 1684 :

Cette année commence par la fermeture du Temple, à peine réouvert, et se termine avec les premières dragonnades mentionnées autour de Monflanquin. Les registres de la Jurade et les témoignages de Pierre de VERNEJOUL et CASTILLON concordent.

"Le 3 janvier", l'intendant de Ris ayant interdit par ordonnance l'exercice religieux dans les lieux où il avait été rétabli depuis le dernier Synode "le nommé PASSALAYGUE, sergent d'Agen étant venu le signifier au sieur de VERNEJOUL l'un des Anciens, nous avons en conséquence cessé nos exercices" pour retrouver le chemin des Temples environnants comme les mois précédents .
( R A 1913 p 242 ).

"17 avril" dans ce contexte plutôt sombre une bonne nouvelle cependant sous la plume de Monsieur de VERNEJOUL : "Monsieur MATURIN# ministre à Monflanquin puis à La Réole, étant prisonnier au château Trompette par ordre du Roi, a été élargi par Monsieur l'intendant"
( p 424 )

"Le dimanche 21 mai, jour de Pentecôte pendant que Monsieur FRESCARODE, ministre à Montaud, était en chaire un sergent de justice et quatre soldats sont entrés dans le Temple pour lui signifier un ajournement personnel avec tant de menaces et de troubles que tout le peuple a été contraint de quitter et obligé de se retirer"
( p 424 )

"Le 24 septembre étant allé à Gavaudun avec ma femme pour ouïre le prêche, nous en avons été privés à cause que le jour avant on avait signifié à monsieur GERVAIX ministre un ajournement personnel, de l'autorité du Parlement"
( p 424 )

Le 4 décembre, première mention des dragonnades... "on a logé les cavaliers dans la paroisse"
( p 425 )

Cette même année, la Jurade de Monflanquin a attribué au paiement du prédicateur les 100 livres de gages de Pierre FOURNIER, médecin de ville et protestant. Celui-ci a beau s'élever contre cette mesure que rien ne justifie, rien n'y fait.
(A A 3470 B B 7 ) .

Fermeture des Temples, mesures individuelles, restrictives, premières dragonnades, la crise prend de l'ampleur.
                                                                                                                                Haut de page

2: 1685 et les années de rupture
 
Jusqu'au bout le protestantisme, de prudence en concessions qu'il avait dû multiplier, avait su préserver llessentiel. Jusqu'au bout les Académies réformées n'ont pas vu fléchir le nombre de leurs proposants, ni les consistoires se dérober les laies choisis comme Ancien, ni le petit peuple huguenot cesser de chanter les Psaumes. Mais la logique même de l'Absolutisme amenait à cette Révocation.

La seule année 1685 voit la promulgation de près de trente ordonnances Royales contre ceux de la Religion Prétendue Réformée, dont la dernière, le 18 Octobre, est la Révocation de l'Édit de Nantes. C'est l'époque des dragonnades, moins féroces qu'elles ne sont dans d'autres régions, mais les récits terrifiants qui arrivent du Languedoc, de Montauban, de Bergerac# incitent les Protestants de l'Agenais à courber le dos en attendant que passe l'orage. Sans compter que bien des réformés peuvent hésiter entre deux devoirs; ne leur a-t-on pas constamment dépeint dans leurs propres Temples depuis 163,91 l'obéissance au Roi comme une exigence religieuse ?


I.- LES ABJURATIONS A MONFLANQUIN :

1/ Les abjurations en masse:

Pour la seule juridiction de Monflanquin un historien atteste que 5 000 conversions vont être obtenues. Les registres de la juridiction de Monflanquin quant à eux dénombrent
(A A 3469 à 3567 G G)

"   à Montagnac paroisse de Saint Martin 46 abjurations ".

"    à Monségur, paroisse de Notre Dame de Monségur ou Montesac 80 abjurations "

"    paroisse de Saint Germain de Tayrac 6 abjurations "

"    à Notre Dame de Corconac et Saint Michel de la Sauvetat 18 abjurations "

"    à Calviac abjuration de Abraham MAURY, David BIEAU, Olivier REY écuyer,    
      Sieur de la PLANE et de sa femme Isabeau de MAISON-NOBLE, MORET, 
       CANTEPINASSOU, CHAIRES, JOUGLA "

"    paroisse de Saint Hilaire liste des nouveaux convertis de paroisse dressée le 31 août        avec 68 noms ".

En septembre, Pierre de VERNEJOUL constate "Non seulement Monflanquin ayant changé mais presque tout le pays, il ne restait que moy ma famille et celle de mon cousin BECAYS de MAUREL qui avaient de gros logements"
(A A 1PL 394 p 428 )
                                                                                                                                        Haut de page
2/ Le cas exemplaire de VERNEJOUL:

Le récit fait par Pierre de VERNEJOUL de cette année 1685 permet de comprendre comment même les plus attachés à leur religion finissent par céder et abjurer.
                                                                                                                                    
a) L'année 1685 : la résistance.

En avril, VERNEJOUL isolé va au préche de plus en plus loin, à Monsempron.. Quelques jours après le curé de Monflanquin, MOLINIER, se met en possession de la maison que JOSSE tenait du Consistoire et l'en fait partir et "de ce temps là la nouvelle est venue que les Temples de Pujols, Lustrac et Monsempron avaient été fermés ..."
( p 425 )

En Juin, alors que la garnison a délogé de Monflanquin quelques jours plus tôt "ma femme a accouché d'un garçon... nous l'avons porté à Villeneuve pour être baptisé et cela a été fait dans la maison de ville par Monsieur LAMOTHE ministre, établi là par Sa majesté... Le baptême a été écrit sur deux livres, l'un gardé par les Consuls et l'autre par le ministre où j'ai signé."
( p 425 )

En août, "le 29, envoyé mes trois enfants et leur précepteur (le sieur Pierre de ROBERT) chez un mien parent, à cause des gens de guerre ..." "Le 31 à Laroque, ma femme, ma mère et £e reste de la famille est sortie de la maison à cause des gens de guerre.. j'ai été obligé d'aller coucher ailleurs, dans un grenier, ne trouvant point d'autre azille".
( p 426 ).

En septembre : "le Ier de ce mois, étant retourné à ma maison à Laroque ... un des officiers me prit et m'ayant écarté de la maison me dit sans autre compliment qu'il fallait changer de religion"..."Le 2 septembre toutes ces gens ayant délogé, emporté tout ce qu'ils ont voulu, car ma maison était pleine."... "Le 4 septembre Messieurs LATOUR et MORET docteur qui avaient changé et presque tout Monflanquin sont venus me voir... Le 5 ayant reçu un billet de logement de deux compagnies et ce monde composant plus de 200 hommes, ma femme n'a pu se résoudre à rester, nous sommes allés nous cacher dans une grande haye au milieu d'un champ au delà e bois de Laroque"
( p 427 )

"Nous sommes allés trouver la pauvre Madame DAUBUS "..."la maison saccagée, la metheyerie ruynée. Ils avaient tué les boeufs, moutons, volailles perssé une demye douzaine de barriques avec des tarayres, fermé avec des quilles, bref il semblait que les démons y avaient été". Par contre "Comme ma cousine de VÉDRINES avait changé il y eut délogement et elle faisait faire ses vendanges, son mary ministre s'en estant allé avant, avec un de ses enfants, suivant la déclaration du roy et estant en Hollande"

Ces deux faits sont exemplaires du mécanisme imaginé pour amener les protestants à abjurer: "pendant tout le séjour que ces troupes firent, les soldats allaient dans la paroisse chez ceux de la Religion, le curé qui avait son bonnet et autres ornements recevait les abjurations de tous ceux qui venaient et les soldats avec cela quittaient ."
( p 428 )

En décembre, le Duc DE LA FORCE laisse à VERNEJOUL, réfugié depuis la mi-septembre auprès de lui, procuration générale de ses affaires comme intendant de sa maison. Le 16 décembre "ma femme est arrivée à La Force ayant été obligée de se cacher et fuir parce qu'on la cherchait pour la prendre et mestre dans un couvent"
( p 430 ).
                                                                                                                                    Haut de page
b) L'année 1686 : l'abjuration forcée :

"Le 17 janvier une lettre de Sieur LARTIGUE de Thoneins qui me marquait que Monsieur l'Évêque d'Agen lui avait dit de m'écrire que si je ne voulais point changer comme les autres, que l'on irait me démollir ma maison et que l'on doublerait encore la . charge."... "Dieu m'inspira d'aller moi-même fermer la porte du château et rapporter les clefs de ma chambre, car autrement les troupes qui arrivèrent un moment après autour du château et qui heurtèrent seraient entré et m'auraient pris avec ma femme ."
( p 431 )

"Le 18 janvier trois heures avant jour... j'entendis parler des gens... c'était des gens de guerre. Avec ma femme nous travaillâmes à mettre la chambre où nous logions en état de ne pas connaître qu'on y eut couché et fûmes nous enfermer dans le petit cabinet de Madame qui est dans la muraille"... "On passa et repassa dix fois devant notre cabinet; nous les entendîmes parler et Dieu nous ayant sauvés les troupes se retirèrent... Le 19 Janvier pendant la nuit ma femme et moi quittâmes La Force et nous étant conduit cette nuit même à un cabaret, sur le port de Bergerac nous y demeurâmes la journée"
( p 432 ).

"Le dimanche 20 janvier, c'est à dire pendant la nuit du 19 au 20 ma femme et moi nous conduisîmes chez un de nos amis qui nous reçut avec grand peur pour lui et pour nous... la nuit du lundi au mardi nous quittâmes ce lieu et fûmes à un autre chez de bonnes gens qui nous reçurent avec moins de peur... dans une mauvaise chambrette obscure, sans cheminée..."
( p 432 ).

"Nous eûmes nouvelle que le 24 dudit mois, jour de jeudi, notre maison de Laroque-David avait été démolie... On n'épargna pas même la Chapelle des morts, car on la mit à bas, le pigeonnier brisé, jusqu'à avoir fait ouvrir le vivier et l'on épargna que le moulin, car on se contenta de voler le mais et rompre un peu les tuiles... On avait fait vendre tous les bestiaux des méthayers les bois, fait arrêter tout ce qui pouvait m'être dû; en un mot qu'on m'avait entièrement mis à nu".
( p 433 )

"Le 30 janvier un de mes amis nous ayant découvert et étant venu il me rapporta qu'on nous cherchait partout ma femme et moi, qu'il y avait 50 louis pour celui qui nous découvrirait et qu'on nous ferait pendre étant pris. I1 m'a rapporté aussi que l'on avait mis ma mère et mes enfants en sûreté, c'est à dire en prison, et le maître de notre cabane m'ayant dit qu'il ne pouvait plus me donner retraite, qu'il y allait de sa vie, je fus obligé de partir seul, la nuit, ayant laissé ma femme fort désolée et m'en allait coucher à un lieu appelé Saitt Crépezy près de Cahuzac".
( p 433 )

"Le 31 janvier étant approché de Monflanquin et découvert, je fus pris et mené à Roqueffaire chez le curé, avec Messieurs de LATOUR et MORET, médecin, et ayant pleurer tous ensemble écrivit sur un livre et me fit signer. Dieu veuille me pardonner par sa grâce... voulant vivre et mourir dans la Religion qui nous est marquée par sa Sainte Parole".
( p 433 ).

"Le mardi 6 février ma femme étant au lit à Rastoulhac le curé de Lysac y est venu et l'a obligée à signer sur un livre comme celui de Roqueffaire m'avait fait faire à moi."
( p 434 )

"21 septembre l'officier de Monflanquin est venu me dire de la la part de Monsieur CRILLON, commandant des Troupes, qu'il était averti que je ne faisais pas mon devoir c'est à dire que je n'allais pas à la messe ni autres exercices et que l'on m'enverrait logements si je ne faisais pas mieux."
( p 435 ).
                                                                                                                                   Haut de page

II.- LES GALÈRES, L'EXIL:

"La plupart des pasteurs de la nasse Guyenne avait été emprisonnés dès 1683 et ce n'est qu'à la Révocation qu'ils furent bannis du Royaume, disposant de 15 jours pour se retirer... Cependant VERGNOL Ministre de Monflanquin compte parmi les galériens pour la foi".
( B S H P F 1857 p 90 ) .

1/ Les galères:

En effet men février 1686 le parlement de Bordeaux condamne aux galères perpétuelles comme relaps, Jean VERGNOL, ancien ministre de Monflanquin qui avait abjuré...
( B P P 7822 Douen p 47 ).

Une lettre, partant le 8 février 1636 de la Réole, adressée au ministre d'État par le magistrat qui en dépendait, atteste que VERGNOL fut condamné, ses juges le sachant innocent: "Monsieur Je vous envoie une copie ci-jointe d'une arrestation que nous avons rendu ce matin contre un ministre mal converti. Je dois vous dire Monsieur que la preuve était délicate et même défectueuse dans le chef principal, et que néanmoins le zèle des juges est allé au delà de la règle pour faire un exemple - DAULEDE premier président du Parlement de Guyenne".
( B H S P F 1884 p 10 ).

La vie des galériens sous Louis XIV est relatée dans les "Mémoires de Jean MARTEILHE" natif de Bergerac dont la famille eut à subir les dragonnades, le père l'emprisonnement et lui-même les galères.

"Le jour même de mon arrivée, on donna la bastonnade à un malheureux forçat: on fait dépouiller tout nu, de la ceinture au haut, le malheureux qui doit la recevoir; le ventre sur le coursier de la galère, ses jambes pendantes et ses bras à l'opposite, on lui fait tenir ses jambes par deux forçats et les bras par deux autres; et le comité (qui commande les rameurs) est derrière lui qui frappe un robuste Turc (ne fut-il pas vraiment Turc t'est un galérien robuste) pour l'animer à frapper de toutes ses forces avec une grosse corde sur le dos du pauvre patient... Après le barbier vient lui frotter le dos tant déchiré avec du fort vinaigre et du sel pour faire reprendre la sensibilité à ce pauvre corps et pour empêcher que la gangrène ne s'y mette."

"Je me suis trouvé avoir ramé à toute force pendant 24 heures sans nous reposer un moment... Pour lors on n'entend que les hurlements de ces malheureux ruisselants de sang par les coups de corde meurtriers qu'on leur donne... Et lorsqu'un de ces malheureux forçats crève sur la rame, on le jette à la mer comme une charogne."

Blessé au cours d'une bataille navale "on m'emporta à fond de câle... A cause du grand nombre de blessés, je fus trois jours sans être pansé qu'avec un peu d'eau de vie camphrée que l'on mit sur une compresse pour arrêter le sang sans aucun bandage ni médicament. Les blessés crevaient comme des mouches dans ce fond de càle où il faisait une chaleur à étouffer et une puanteur horrible. On me sortit de là, de même que plusieurs autres, avec le palan à poulie, comme des bêtes."
                                                                                                                                        Haut de page
2/  L'exil
 
C'est à compter de 1683 et surtout dès la Révocation que le flot de refugiés déferla à travers l'Europe... Une recrudescence des passages se révèle en 1699 et 1700... de même 1715-117. C'est ainsi qu'à chaque recrudescence des persécutions en France correspond une augmentation du nombre de fugitifs ( B S H P F 1966 p 355 ).

Avant les départs, peu de ventes de biens, d'ailleurs interdites aux Nouveaux Convertis; seulement des arrangements de famille, parfois les fugitifs abandonnent leurs biens que les plus proches parents, convertis pour conserver le patrimoine, s'empressent de recueillir, évitant ainsi qu'ils ne tombent sous la Régie des biens des Religionnaires fugitifs .
( B S H P F 1966 p 356 )

Daniel de VERNEJOUL, dont le père relate le départ dans son livre de Raison
( cf. Chapitre 1 "Les années qui précèdent") est un exemple de ces protestants en exil; D. BENOIT en a retracé l'existence dans une brochure à peu d'exemplaires, réservés à la famille . (A A 1 PL 393 ) .

Accusé, en 1682, par les catholiques, on s'en souvient, Daniel de VERNEJOUL est emprisonné dans l'attente du jugement du Parlement de Toulouse. Libéré le 12 septembre il se retire à Monflanquin où, le 8 octobre, lui parvient une lettre signée de Louis XIV et contresignée de COLBERT, l'autorisant d'aller s'établir en Hollande. C'est en mai 1683 qu'il s'embarque à Bordeaux "avec sa femme, son valet, sa servante et quelques meubles pour son usage"; il porte des attestations des Eglises de Caumont, Monflanquin, Bordeaux Réole.

Daniel de VERNEJOUL, avec sa femme, débarque à Amsterdam, ne tarde pas à être appelé à Rotterdam où ses prêches sont appréciés; mais il passe en 1684 à Arnheim où l'église française s'organise et en 1686 se fait adjoindre un second Pasteur, MATURIN lui-même un moment ministre à Monflanquin avant son exil.

En 1693, la seconde place de pasteur devient vacante dans l'église Réformée Française de Hambourg Altona et c'est Daniel de VERNEJOUL qui est nommé. Hambourg devait être sa dernière église, il la desservit avec distinction pendant quarante trois ans. En 1725 il perd sa fidèle compagne, Marguerite de JAURE, qui avait partagé avec un grand dévouement ses fatigues et ses travaux. Elle ne laissait point d'enfants à son mari et ce dernier adopta l'un de ses neveux, François de VERNEJOUL, premier lieutenant au Régiment du Prince Royal de Danemark. Daniel de VERNEJOUL, plus qu'octogénaire, s'éteint en 1736.
 
Partis dans les mêmes années que Daniel de VERNEJOUL - et surtout après la Révocation - six cent trente trois protestants pour le seul Haut-Agenais dont quinze originaires de Monflanquin; Ces exilés se sont dispersés entre la Hollande, l'Angleterre,
l'Irlande, l'Allemagne, la Suisse et les Etats Unis. Plus précisément bannis du Royaume les pasteurs et parmi eux MATURIN Gabriel RIVASSON Jean, bien connus des protestants de Monflanquin.

Sans oublier Pierre de VÉDRINES, pasteur à Montaut-Biron et à Gontaut; en effet Pierre de VÉDRINES quitte la France pour la Hollande,comme son cousin Daniel de VERNEJOUL
( A P F de Védrines)
D'autres encore, dont on retrouve la trace sur les Registres du Consistoire de Genève :

    11 mars 1697    MAUGEOIS Suzanne    ( BSHPF 1916 p 152 )
    18 août 1712    BISTOTE Marie    ( BSHPF 1927 p 238

Ce qui atteste d'une part que ce mouvement est continu vers l'exil et d'autre part que ce mouvement atteint non pas seulement les responsables de Religion Prétendue Réformée mais aussi les simples croyants.
                                                                                                                                Haut de page

3: permanence du Protestantisme malgré la Révocation.

Le fort mouvement d'émigration, commencé dans toute la France dès avant la Révocation, ne fit que s'accentuer après 1685; un peu moins du quart de la population protestante passa la frontière. La proportion fut sensiblement la même en Agenais. S. MOURS évalue à environ. 10 000 le nombre de fugitifs, mais elle varie beaucoup suivant les régions: elle fut importante à Clairac, Nérac, Tonneins; au contraire, si l'on en juge par les registres paroissiaux, les Protestants du Nord et de l'Est de l'Agenais semblent avoir choisi de résister sur place.

I.- LES DERNIERES ANNÉES DU XVIIe SIÈCLE :

1/ L'oppression :

a- Le quotidien à Monflanquin:

Faisons une fois encore appel au livre de Raison de Pierre de VERNEJOUL pour saisir le quotidien des protestants à Monflanquin
( A A 1 PL 394 )

.1681- "Le 25 janvier on a porté nouvelle céans qu'il y avait un commissaire â Monflanquin qui avait un ordre pour pour faire démolir le Temple nouveau basti à la porte de Piquamil"„."Le 27 à janvier ce matin on a travaillé à mettre bas le Temple neuf avec des cris et des hurlements effroyables par ceux qui. y travaillaient."..."Le 14 mars j'ai été à Monflanquin voir Monsieur CRILLON, commandant les troupes, il m'a dit de ne plus tenir de précepteur Nouveau-Converti â mes enfants et de faire aller ma femme aux exercices, autrement qu'il la ferait mettre au couvent"
( p 435 ).

.1688 - "Le 14 août, le sieur MOREST-PERSSY a été mis en prison par le sieur LATREILLE, commandant, prétendant qu'il ne voulait plus aller à la messe."..."Le même jour logement sur les nouveaux-catholiques à la campagne, et dans la suite on l'étendit sur la paroisse ce qui fit beaucoup de mal" ,.."Le 16 novembre on a publié à Monflanquin l'édit nouveau du Roy pour las armes au regard des Nouveaux-Convertis et le 24 du même mais j'ai déclaré â Messieurs les Consuls par un acte reçu de Monsieur CAPDEVILLE, notaire, que j'étais de naissance à avoir une épée et deux paires de pistolets".
( p 436 )

.1689 - "Le dimanche 12 juin ma mère est décédée... le soir même j'envoyai le sieur GOUDAIL avertir le curé de cette mort et ayant dit qu'il ne voulait point l'ensevelir, je lui ai fait une fosse dans mon jardin, à Cap de Port proche le pied de sauge et la nuit l'ayant fait mettre dans un coffre elle a été ensevelie par mes domestiques avant le jour"
( p 436 )

.1691 - "Le 21 décembre le procureur du Roy est venu me dire qu'hier Monsieur CONTENSON, chirurgien, lui avait remis un écrit de sa main contenant dénonciation contre moi d'avoir fait rebâtir ma maison de Laroque, démolie par ordre du Roy pour ma désobéissance à ses ordres, et que je ne faisais pas les fonctions d'un catholique, ni ma famille "
( p 437 )
                                                                                                                                         Haut de page
b) Les ordonnances et arrêts du Roi:

..Ainsi les ordonnances autorisant la main mise sur les biens du Consistoire après inventaire, chose faite à Monflanquin dès 1686
( A A G/H 362 ).

"État des sommes qui étaient dues au Consistoire de ceux de la Religion Prétendue Réformée ou qu'on supposait être dues Soit pour l'entretien du ministère soit pour celui des pauvres de la ville en juridiction de Monflanquin. Recueillis sur divers mémoires par l'Ancien S (? illisible ) qui était en charge en l'année 1682 et qu'il remet pour satisfaire aux ordres de Sa Majesté aux mains de monsieur Maistre DEBECAYS avocat en Parlement et juge royal dud. Monflanquin ".

Sait, sur sept grandes pages caligraphiées, une liste de 50 noms avec inventaire des biens concernés. Le tout se termine par "A toutes ces pièces sont ajoutées sept autres pièces servant de titres concernant l'acquisition faite par ceux de la Religic Prétendue Réformée de Monflanquin, des maisons, places et jardins sur lesquels a été édifié le Temple Neuf ou pour leur cimetière, de plusieurs particuliers en date de 1641, 1643, 1676, 1680 et 1681... Audit Monflanquin ce jourd'hui 4 mai 1685."

Ainsi le système des lettres de réhabilitation à travers l'exemple de Jean Jacques de PERCY
(APF : SCHLOESING ) .

"J'ai reçu de Jean Jacques de PERCY sieur de Combes petit fils de Daniel de PERCY réhabilité par lettres du 4 décembre 1.598 vérifiées le 8 mars 1640, la somme de 700 livres à laquel le été taxé au Conseil du Roy par le rolle arrêté en iceluy le onzième jour de avril 1695 exécution de l'Edit du mois de décembre 1692. Vérifié au besoin a été; pour jouir par luy les enfants nés et à naître en légitime mariage, de l'effet d'icelles; sans qu'à l'avenir, pour quelque cause et raison que ce soit ils puissent être recherchés, ni tenus de rapporter autres titres ni preuves de Noblesse que lesdites lettres de Réhabilitation et la présente quittance; lesquelles leur tiendront lieu à l'avenir et produiront le même effet que des lettres de Confirmation de Noblesse. Fait à Paris le 23° jour de avril mil six cent quatre vingt quinze".

Moyen pour le roi de faire sentir sa toute puissance à sa noblesse, tout en trouvant une source de revenus non négligeable. Moyen de canaliser les protestants d'une petite phrase assassine "les enfants nés et à naître en légitime mariage" c'est à dire devant le curé. Volonté au total de museler cette noblesse protestante terrienne autour de laquelle gravitent les ruraux appartenant à la Religion Prétendue Réformée.
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2/  La résistance du Protestantisme:

a) Culte familial:

Malgré toutes ces pressions, tracasseries, vexations, beaucoup de protestants font comme Pierre de VERNEJOUL qui avoue "Ayant été forcé à signer une abjuration, je puis vouloir aller faire de fonctions d'un catholique romain par hypocrisie ni profaner leurs mystères; mais je demeure dans ma maison priant Dieu selon ma Religion"
( p 437 ).

Les Archives de l'Évêché d'Agen conservent le souvenir de ce culte familial au travers des rapports qui lui étaient adressés, les Protestants étant soumis à un véritable réseau de surveillance
( A A 11 362 ):

"La demoiselle de la FONTAINE reçoit des visites tous les jours de dimanche au chateau de Born pendant qu'on est â la messe et il se rend auprès d'elle 7 ou 8 personnes, entre autres le nommé LAPLAINE de Monthau obstiné hérétique qui a été domestique ( illisible ) de PAULHIAC arpenteur ".

"Jean CAYROUNA sieur de la Bruyère est aussi regardé comme chef de bande. Faisant le docteur, il donne sa maison pour faire une académie où il fait de grandes assemblées sous prétexte de jouer".

"David BIAU fait profession ouvertement d'aller chez les malades leur prêcher à sa façon, leur faire la lecture de quel ques livres défendus pour les confirmer dans leurs erreurs".
 
b) Pasteurs clandestins:

D. BENOIT dans sa plaquette sur Daniel de VERNEJOUL relate brièvement l'odyssée du pasteur MATURIN qui a choisi comme d'autres de revenir clandestinement en France pour prêcher
( A A 1 PL 393 ) .

"MATURIN Gabriel, d'abord pasteur à Monflanquin puis à La Réole, réfugié à Dordrecht après sa libération de la prison de Chateau-Trompette, installé comme ministre extraordinaire d'Arnheim en avril 1687 .... il rédige un ouvrage dont le titre indique assez l'esprit... MATURIN ne se contenta pas d'écrire il voulut agir. I1 fit part au synode, réuni le 20 avril 1689 à Utrecht# de son désir d'aller prêcher sous la croix; et le 25 août il rentrait incognito dans sa patrie"
( p 30 ).

"Arrêté à Paris, sous le nom de LESTANG, le 16 avril 1690, chez un certain MALLET son coreligionnaire, il dut expier dans les Îles de Sainte Marguerite, par une captivité de vingt cinq ans, le crime d'être rentré en France et d'y avoir prêché l'Évangile malgré la défense du Roy"
( p 31 ).

DOUEN dans son ouvrage "Les premiers pasteurs du Désert" s'attache à suivre la destinée de Gabriel MATURIN après son retour, et conteste cette version. Pour lui : "I1 n'alla pas à l'Ile Sainte Marguerite... non plus à la Bastille... non plus aux galères... où MATURIN fut-il enfermë,nous l'ignorons, aussi bien que les dates précises de son arrestation ( fin 1689 ), de sa délivrance et de sa mort". Point d'histoire qui reste donc à éclaircir !
( BEP 7822 p 242/243 ).
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II.- LE PROTESTANTISME AU XVIII° MALGRÉ LA RÉVOCATION:

1/ Les débuts du XVIII° :

a) L'obstination des Protestants :

La Déclaration du 5 mars 1715 affirme qu'il n'y a plus de protestants dans le royaume, c'était faire preuve de beaucoup d'optimisme puisque la Déclaration du 14 mai 1724 revint aux ri gueurs de la Révocation. En Agenais, François HEBERT, évêque d' Agen de 1704 à 1728, déclarait n'avoir pas rencontré moins de 40 000 protestants dans son diocèse d'Agen au cours de ses tournées pastorales.

Les archives de l'Evèché d'Agen donnent accès à un "Mémoire des Prétendus Réformés  les plus obstiné f de Monflanquin" en ce début de XVIII°, l'évèque d'Agen ayant fait effectuer un véritable dénombrement de la population réformée par les curés des paroisses.
( A A G/H 362 ).

"Les noms des particuliers les plus obstinés qui ne se contentent pas de ne faire aucune fonction de catholiques mais encore empêchent que ceux qui auraient de bonnes intentions ne fassent leur devoir à Monflanquin...".

"Jean CARILHOU bourgeois est un homme aussi dangereux en matière de religion... I1 a beaucoup de biens et est regardé comme le chef de ce canton."

"Dans la paroisse. juridiction de Monflanquin M° Jacob de MATURIN et frère du ministre qui est encore une personne très dangereuse...".

I1 y a "besoin pressant de s'assurer de Marie CAMBON... et Marion REY qui font le métier de prophétiser comme faisait la servante de MATURIN qui fut défaite à Libourne... Elles sont retournées en ville quoiqu'on les en ait chassées."

"Jacques PONS confiseur qui est originairement à Fumel est aussi une peste en matière de Religion; il ne garde aucune mesure en matière de Religion... en faisant profession d'aller au cabaret comme chef des-joueurs et des libertins pendant les Saints Offices ...   C'est encore lui qui est le dépositaire de toutes les lettres des pays étrangers pour les communiquer aux autres."
                                                                                                                                     Haut de page
b) Les contraintes contournées:

Beaucoup de protestants, dans les quarante premières années surtout du XVIII°, ne se sentant pas le courage de vivre sans état-civil, juraient tout ce que les prêtres leurs demandaient et faisaient tout ce qu'ils exigeaient; mais leur mariage enregistré et béni ne retournaient plus à l'église et allaient au Désert, ce que dénoncent de nombreux rapports adressés à l'Evéché d'Agen et venus de Monflanquin
( A A G/H 362 ).

"On me presse depuis quelques jours de donner un certificat en faveur de Monsieur LISTRAC et sa famille. J'ay différé jusques à présent à le faire parce qu'il ne peut lui être avantageux. I1 est vrai que je l'ai vu trois fois au sermon et une fois deux de messieurs ses enfants, mais jamais à la messe ny à vespres, et lui ayant demandé le plus doucement qu'il m'a été possible quels étaient les articles de notre profession qui faisaient peine, et offert de luy donner les éclaircissement dont je pourrais être capable il a toujours détourné le discours et m'a répondu fermement qu'il venait pour me voir et non pas pour autre chose... et il m'a dit la dernière fois que c'était Monsieur le curé son directeur. C'est Monseigneur tout le témoignage que je puis rendre de luy. Votre grandeur je ne le crois nullement converti..".

"Je vis plusieurs fois le sieur GORRE à l'église avant qu'il épousat et on a remis un certificat en forme qui faisait foy que la fiancée allait à l'église à la paroisse à Gontaud; il était signé du sieur JAMMES curé...".

I1 arrive même que la complaisance des curés soit en cause comme le démontre "le mémoire contre l'Archiprêtre de Monflanquin" ... lequel "comme les informations l'indiquent: prend beaucoup d'argent de tous les mariages qui se font surtout des nouveaux convertis... jusques à 2, 3, 4, 5, 6 Louis d'or de chacun qu'il les épouse..." Une pièce d'or pour les riches, un écu d'argent de trois livres pour les pauvres selon son tarif, ce qui lui vaudra d'avoir des démêlés avec l'official.

c) Le renouveau: les Eglises du Désert:

Peu à peu secrètement les Eglises du Désert se reconstituent. Entre 1752 et 1760 ont été dénombrées 25 églises du désert, la grande majorité dans la région du confluent Lot/Garonne, quelques unes autour de Monflanquin.

Dans son ouvrage "Chroniques des Eglises Réformées de l'Agenais" A. LAGARDE donne des précisions sur la disposition de ces églises du désert : "Des piquets reliés les uns aux autres par une corde formaient une enceinte circulaire consacrée aux fidèles, chaque pilier supportait une chandelle. La chaire était adossée à un arbre sur l'un des points de la circonférence... Hors de l'enceinte et convenablement éloignés étaient placés les hommes de confiance chargés de surveiller les alentours... La lecture de la parole de Dieu, la prière, la prédication, le chant des psaumes, la Sainte Cène, la bénédiction des mariages et la célébration des baptêmes occupaient presque toute la nuit".

Un pasteur zélé, Antoine COURT ( 1696 - 1750 ) - qui a su gagner la bienveillance du Régent en contrecarrant les projets d'ALBERONI - vient rétablir l'organisation protestante. Dès 1715, il réunit un synode provincial à Nîmes et de 1726 à 1763 vont se succéder 8 synodes nationaux.

De cette époque, 1726, une lettre de A. COURT signée d'un de ses pseudonymes, DEGOUTREPAC, sans inscription ni adresse.
( B S H P F 1882  p 353 ) "Quelle gloire pour vous si par ides soins redoublés vous pouviez parvenir à remettre sur pied tant de belles églises... Tonneins, Clairac, Castelmoron, Monflanquin, Montaud, Castelnau de Gratecombe etc... qu'il y avait autrefois dnas le canton... C'étaient autant de lieux qui formaient autant d'églises et qui composaient le Colloque du Haut Agenais... Vous avez besoin de beaucoup de prudence et de ménagement, de dextérité surtout dans le commencement".
                                                                                                                                    Haut de page

2/ La deuxième partie du XVIII, après 1763 :
a) La vie protestante: dans les années 60/70:

Dans les années 60, le climat social et religieux change. La prospérité des Réformés, réfugiés dans le négoce car chassés officiellement des charges publiques et de toutes les professions libérales, est un élément de prospérité générale que ne néglige pas l'Intendant de Guyenne . .

La correspondance du Pasteur de Monflanquin RENOULEAU avec les pasteurs du Poitou entre 1764 et 1768, dans le respect du synode national qui a ordonné "qu'une exacte correspondance soit entretenue entre toutes les Provinces du Royaume", permet d'appréhender cette évolution à Monflanquin
( B S H P F / M.S. 351 ).

"En date du 9 avril 1764 nous jouissons grâce à Dieu d'une grande tranquillité dans notre Province... Notre Assemblée provinciale a fixé à chaque pasteur son quartier et m'a alloué celui du Haut Agenais: c'est le quartier de Monflanquin... I1 faudra donc que vous m'adressiez vos lettres sous enveloppe de R. LABISSIERE jeune à Fumel# par Villeneuve d'Agen"
( p 95)

En date du 3 octobre 1764 "Fin juillet... le maréchal de RICHELIEU, gouverneur de cette province a chargé le Comte de BEAUMONT gouverneur de Bergerac... avec ordre de n'y pas contraindre par menaces ni aucune persécution d'engager de faire porter tous les enfants baptisés par les pasteurs à l'église Romaine pour y recevoir les cérémonies de cette église... et être enregistrés sur les Registres de la Paroisse... En Haut Agenais, il ne s'est pas trouvé de lâches, mais l'orage n'est pas passé... "Seul point noir le malheureux schisme DUBOIS"
( p 110).

En date du 3 janvier 1765, "on continue de nous tracasser... c'est à dire pour les baptêmes seulement, on met tout en oeuvre... je ne sais plus de quel côté me tourner... pour qu'on laisse mes gens ttanquilles. Re les ai menacés de les abandonner s'ils ne montraient pas plus de fermeté ( dîtes-moi si je dois le faire ? ) ... Pour le reste nous jouissons de la même tranquillité que les autres quartiers... I1 faut observer que nous n'avons pas de paysans... je n'ai que 7 à 800 personnes quoique mon quartier soit étendu de 10 lieues."
( p 114 )

En date du 25 juillet 1665, "Quand le contre avis est arrivé nos députés étaient sur le point de partir, toutes les dépenses étaient faites. Le malheureux DUBOIS soutient toujours son parti schismatique... il est à craindre même que le parti ne se grossisse car il suffit quelque fois qu'une chose soit défendue pour qu'on la recherche... C'est là une terrible écharde que nous avons..." Par ailleurs "Nous sommes assez tranquilles.."
(p 142).

b) Restructuration de l'Agenais:

C'est. dans ce climat que l'Agenais Protestant va véritablement st réorganiser comme en fait état l'intéressante étude de Jean Michel HORNUS
( RA 1963 p 136 ).

Dès 1752, sous l'impulsion du Pasteur André GRENIER de BARMONT s'organisent les églises de cette région : la constitution de la Province Ettlésiastique de Périgord/Agenais, jusque là rattachée à la Saintonge, est décidée par une décision du Synode national de 1763 ; premier Synode de la Nouvelle province se tient en décembre de la même année.

Le synode de la Province Périgord/Agenais, des 7 et 8 mai 1771, met en valeur les dissensions du protestantisme agenais dans la deuxième moitié du XVIII°, avec pour toile de fond de la vie des Eglises de la région le schisme DUBOIS qui perdurera pendant trente ans. Mais c'est, pour Monflanquin, l'affaire RENOULEAU elle même qui prend le pas .
( p 152 ).

RENOULEAU, dont le pseudonyme est de l'ÉTAIN, appartient à une vieille famille protestante de Royan; il est admis en 1761 comme pasteur en Agenais après ses études à Lausanne. En 1769 il est d'abord suspendu puis "on lève sa suspension l'autorisant d'exercer partout où il sera légitimement appelé excepté seulement dans le quartier de Monflanquin, composé des Eglises de Monflanquin même, Libos et Castelnaud, à cause des dispositions actuelles d'un grand nombre de fidèles contre lui...". Celui-ci "refuse de s'incliner, soutenu par une partie de ses paroissiens". En 1776, l'affaire étant toujours en suspend le synode nomme une commission et un pasteur de Montauban vient se fixer : Jacques SOL dit ELIOS sans pour autant que RENOULEAU ne se retire .
( p 156 ).

Il y a donc à cette époque deux pasteurs concurrents sur le même territoire ce qui révèle les difficultés du système presbytérien/synodal, théoriquement caractéristique du calvinisme français, souvent déformé soit par les tendances autoritaires de certains pasteurs, soit par les tendances congrégationaliste de certaines églises. Et c'est ainsi que dans "l'Agenais, la population protestante, après avoir traversé victorieusement un siècle de clandestinité a beaucoup moins supporté la paix retrouvée".
( p 159 ).
                                                                                                                                    Haut de page
c) Le problème de l'état-civil:

Le temps n'est plus donc où les protestants s'astreignaient à un simulacre de mariage catholique, ils se contentent seulement par un reste de prudence de faire baptiser leurs enfants deux fois; pour les sépultures les procureurs donnent dorénavant des autorisations civiles d'ensevelissement. Cette tolérance aboutit à l'Edit de 1787 qui rend aux protestants une vie civile, Louis XVI tenant à préciser " l'Edit concernant mes sujets non catholiques se borne à donner dans mon royaume un état-civil à ceux qui ne professent pas la vraie religion... C'est là son seul objet. Avant la Révocation de l'Edit de Nantes, les Protestants avaient une existence religieuse, mon édit ne leur en donne aucune."
                                                                                                     
Ce n'est qu'en 1789 que les protestants de Monflanquin vont se faire inscrire sur les listes de l'état-civil de leur juridiction avec effet rétroactif . ( A A 181404/1404 Bis ).

Du 16 juin au 31 décembre 1789, vingt sept couples vont faire enregistrer leurs mariages; le premier à montrer l'exemple étant "Noble Louis de VEDRINES ancien Lieutenant d'Infanterie et Dame Marie de VÉDRINES son épouse habitants du lieu de Martel Paroisse Roquefaire. Lesquels ont dit que désirant satisfaire à l'édit Royal daté de Versailles 17 novembre 1787 et enregistré au Parlement de Bordeaux le 9 février dernier et au greffe du présent siège le jour d'hier... Ils nous déclarent être unis depuis le 15 septembre 1783 du consentement de leur mère commune ainsi que de celuy de leur plus près parents, qui ont signé leur contrat de mariage le 28 juin 1783 retenu par Monsieur REY notaire royal de cette ville, leur père étant décédé longtemps avant leur mariage; et avoir eu depuis leur cohabitation 3 enfants savoir 2 filles Magdeleine et Elisabeth toutes deux décédées en très bas âge... et Antoine âgé d'environ 25 mois. Pour la sincérité de leurs déclarations se sont présentés Sieur Jacques BRUGALIERES et Pierre MALESPINE négociant, Etienne BAFFOI Maître e' chirurgie. et Jean SAINT BRI bourgeois."

C'est 1e la déclaration-type de la reconnaissance des mariages protestants en 1789 à Monflanquin; on le retrouve pour les familles BRUGALIERES, BIOU, LACROIX, AMOUROUX, LAPARRE, FOURNYE DE St AMANSiVERNEJOUL,LABBIE, MORET, BÉCAYS DE LA BRUYERE, EYMA, CARRET, GRIFFOUL, GARRIGOU, DERMICHEL, LALBIE, AUGIER, RENOULEAU, apparemment celui là même qui avait tant troublé la vie des protestants de Monflanquin pour l'heure regroupés autour de leur pasteur JALABERT
( B S H P F 1966 p 194 ) .

Ce n'est que le vingt huit décembre 1789 que Louis XVI envoie ses lettres de Patente en forme d'Édit qui met en vigueur le décret de l'Assemblée Nationale selon lequel "Les non-catholiques sont capables de tous les emplois civils et militaires, comme les autres citoyens" faisant des protestants des citoyens comme les autres ./.
                                                                                                                                            Haut de page

                                                 Georges 0 D 0


Bibliographie

Indiquée entre parenthèses, en fin de paragraphes

A A : Archives Agen - suivi du n° répertorié

R A : Revue d'Agenais - suivi de l'année et de la page

B S H P F : Bulletin de la Société d*histoire du Protestantisme français - suivi de l'année et de la page
                                                                                                               
A P F : Archives Personnelles de Familles - suivi du nom

B P P : Bibliothèque Protestante Paris - suivi du mon de l'auteur et du n° répertorié
                                                                                                                                     Haut de page

Sites internet à consulter :

Document traitant de la reprise de la messe catholique à Monflanquin. Accompagné d'un résumé  pour être utilisé en classe.