|
Pour en rester
au mur de droite dans sa partie supérieure, que faut-il penser de l'ouverture (I)
obturée sur la droite de la cheminée : une simple niche? une fenêtre par-dessus le toit
de la maison voisine? un élément de la maison ou de la chapelle? Même question pour
l'autre ouverture (J) condamnée un peu plus haut sur la droite et en partie masquée par
la voûte lambrissée. Sur le mur de
gauche, mais légèrement décalés vers l'entrée du Temple, les vestiges de deux
fenêtres, l'une en demi-cercle (B) et l'autre rectangulaire (L). De même que pour leurs
vis-à-vis faut-il les considérer comme partie prenante d'une maison, donc antérieures
à la chapelle, ou bien plutôt de la chapelle donc postérieures à la maison? Par
contre, les quatre ouvertures (C) en haut vers le fronton correspondraient assez à des
cellules de moines au-dessus de l'autel: Le mur du
fond ne reste pas étranger à l'interrogation ainsi posée, avec sur sa partie
supérieure les traces d'une porte vers le centre droit et celle d'une fenêtre vers le
centre gauche. De même en bas deux fenêtres de parte (O) et d'autre (Q) d'une porte
centrale (P) avec disparition de celle de droite remplacée par une ouverture (R)
entourée de bois.Au total, toutes ces ouvertures, encadrées de bois ou de pierre posent ce même problème de fonction et de datation. 1-3 ses arcs voûtés : Ces Augustins ont, sans conteste, signé leur présence par les trois arcs voûtés sur la gauche. Le premier (N). celui du fond, d'un style différent, donne accès à ce qui a pu être la sacristie. A noter qu'à cet endroit des ossements ont été retrouvés, ce qui laisse supposer que, dans le respect des traditions, des enterrements ont eu lieu dans la chapelle (6). Le second (M), celui du milieu, s'ouvre sur une petite chapelle où les travaux de décrépissage en cours, ont permis de découvrir un large bandeau noir peint sur l'ensemble mural intérieur. De plus, sur le mur du fond, une fresque, "une litre", mérite un croquis, avec ses deux lions dorés qui enserrent un médaillon ovale dont le dessin est hélas effacé.
Le troisième (K), près de l'entrée, peut faire penser soit à un passage latéral soit à une petite chapelle identique à la précédente, et qui aurait disparu. L'une ou l'autre interprétation repose sûr le même constat: les Augustins empiètent sur la maison voisine par leurs constructions. A y regarder de plus près, les deux autres arcs voûtes s'autorisent déjà une avancée sérieuse sur cette maison voisine. Une telle liberté de la part des constructeurs n'est pensable nue s'ils étaient également chez eux, à côté. (sans ces conditions de propriété, les ouverture (C) bordées de bois, sur ce mur de gauche, trouvent des justifications à l'hypothèse avancée à propos de cellules pour moines. 1-4 le carrerot des Augustins(**) : Propriétaires de la grande maison occupée actuellement par le foyer du troisième âge, de l'autre côté du carrerot, il est logique de rechercher une porte secondaire qui leur permettait d'aller et venir le plus directement possible de la chapelle à leur résidence. Pourquoi ne pas poser l'hypothèse que cette porte, murée de l'extérieur, est devenue le placard de ce oui fut la sacristie. Hypothèse à vérifier en se demandant, au demeurant, s'il n'existe pas une correspondance entre cette porte et le pilier (ultime vestige d'un porche?) placé de
l'autre côté du carrerot et visible dans la cour du foyer du troisième âge.Entre la chapelle et la maison, deux voûtes enjambaient le carrérot. Elles sont encore visibles aujourd'hui. Comment ne pas associer ce "pontage" à la porte déjà mentionnée, en haut du mur du fond de la chapelle; la logique veut alors qu'il y ait eu soit (hypothèse peu crédible) un premier étage comme dans la maison préexistante, soit une mezzanine, soit un simple escalier adossé au mur. Ce "carrérot des Augustins" devait être, en outre, bien pratique pour rejoindre directement, depuis la chapelle ou leur habitation, l'église St André, comme le veut la tradition orale(7). 2 - LE TEMPLE PROTESTANT 2-1 l'attribution de 1806 En 1806, est attribué aux protestants cet édifice qui devient par ordre chronologique le troisième dans l'histoire de Monflanquin, successeur-du premier installé au XVI et XVII dans l'église St André et du second de courte existence sur la place Caladon à la veille de la révocation de l'édit de Nantes. Un acte du 16 mai 1807 permet de se faire une idée des lieux à cette époque (8 ) : Demeurant exceptés de la vente, d'après le décret impérial du 18 fructidor an 13 qui a mis à la disposition du Consistoire de l'Église Réformée de Castelmoron l'église desdits ci-devant Augustins de Monflanquin, la décision du préfet du 8 avril 1806 : l'église, sacristie. chapelle et porche qui pourraient précéder le principale porte de la dite église, le dessus de la sacristie, de le chapelle ainsi que tout porche qui sa trouverait placé à côté de la principale porte d'entrée. Demeurent compris dans la présente vente lesdits objets estimés en revenu valeur de 1790 la somme de 180 francs laquelle multipliée par 18 donne un capital de 2160 francs montant de la mise à prix." La dite maison vendue, en 1807, à M. Malespine, négociant, sera rachetée par M. Bosc, en 1824, et revendue par M. Brugère à la commune pour l'école des filles avant que de devenir le foyer du troisième âge au milieu du XX° siècle. 2-2 les modifications : La bible sculptée et la croix du fronton datent comme le fronton lui-même de 1876. Une série de documents permet de le déterminer avec précision et tout d'abord les compte-rendus de la municipalité de Monflanquin entre 1852 et 1876 (9) : La question apparaît au cours de la séance du 11-5-1852 où les conseillers municipaux notent que "le temple de Monflanquin se trouve depuis bien longtemps dans un état complet de délabrement et qu'il est urgent de le réparer..." Le devis des réparations sera établi le 23-2-1876 (10) et porte pour l'essentiel sur la reconstruction des 44m carrés du fronton auxquels s'ajoutent 4m carrés de réfection du côté droit et les 23m carrés du côté gauche (une observation attentive permet de distinguer encore les zones affectées), en particulier sur la gauche (A) Les travaux donneront lieu à contestation entre la mairie et l'entrepreneur, R. Berthomieu. Cependant, cette remise en état comprenant l'édification du fronton, les fenêtres géminées, le perron et les réparations de la toiture, de la voûte lambrissée et du plancher de la tribune, sera menée à bien courant 1876.
Au total, seulement trois dates précises perdues au milieu d'une série d'hypothèses qu'il reste à transformer en certitudes dans la mesure du possible. Tel est le chantier qui s'ouvre à ceux qui s'intéressent à l'histoire du temple de Monflanquin. SLA n° 267 / 268 ** Ce nom "carrerot des Augustins" a été, par la suite, retenu par la municipalité pour être officiel. 1- Revue de l'Agenais 1956. Article de Perotin
|